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4èmes Rencontres de la mobilité inclusive
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Le 18 janvier 2017, pour la quatrième année consécutive, le Laboratoire de la Mobilité Inclusive (LMI), fondation cofondée par Wimoov et Total en 2012, réunissait des acteurs publics, privés et associatifs pour échanger autour de la mobilité.

Le 18 janvier 2017, pour la quatrième année consécutive, le Laboratoire de la Mobilité Inclusive (LMI), fondation cofondée par Wimoov et Total en 2012, réunissait des acteurs publics, privés et associatifs pour échanger autour de la mobilité. La fondation affirme aujourd’hui sa volonté d’être moteur du changement. « Malgré certaines avancées indéniables, le temps n’est plus à la patience. Nous avons été pédagogues, nous avons été mobilisateurs, nous devons maintenant impulser et être acteurs du changement » insiste Florence Gilbert, directrice générale de Wimoov.

Placées cette année encore sous le Haut Patronage du Président de la République, les Rencontres, se tenant à l’Assemblée nationale, ont débuté par les interventions de Ségolène Neuville, secrétaire d’Etat chargée des Personnes handicapées et de la Lutte contre l’exclusion, et d’Olivier Faure, président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale.

Comme le souligne Ségolène Neuville : 20% de la population active est en difficulté de mobilité alors que 41% des employeurs ont du mal à recruter en raison de problèmes de transports. Pour la secrétaire d’Etat, « la notion de mobilité dépasse largement le cadre des déplacements physiques, elle interroge les questions d’autonomie et d’émancipation car gagner en mobilité c’est un moyen de rendre la cité accessible à tous ».

Pour Olivier Faure, « la mobilité c’est à la fois la liberté, l’égalité et la fraternité ». Il fait également de la mobilité « le principal outil de la mixité […], la véritable façon de continuer à mélanger des gens qui ont besoin de continuer à s’intégrer à une société qui est la notre ». La mobilité est donc un vecteur de cohésion nationale et un enjeu de la République.

 

Mobilité et Emploi

Pour mieux saisir les enjeux de la mobilité, le LMI a réalisé un sondage avec l’institut Elabe. Les principales données qui en ressortent montrent que :

Près d’un Français sur quatre (23%) déclare avoir refusé un travail ou une formation par manque de moyen de se déplacer ;

Près d’un Français sur cinq (19%) déclare avoir déjà renoncé à se rendre à un entretien d’embauche ou dans un structure d’aide à la recherche d’emploi parce qu’ils ne pouvaient s’y rendre ;

Près de 4 français sur 5 (79%) considèrent que les questions de mobilité sont un enjeu pour les pouvoirs publics.

 

Comment pérenniser la mobilité inclusive sur les territoires ?

Damien Desjonqueres, Responsable Mobilité Inclusive du groupe Total, souligne que la mobilité n’est pas qu’une question d’infrastructures. Les transports traditionnels ont toute leur place dans la solution, mais ne peuvent suffire à la demande : l’économie sociale et solidaire (ESS) et les start-up ont une capacité d’innovation indispensable à la résolution des problèmes de mobilité.

Cette journée était ainsi une occasion de récompenser les trois start-up lauréates de l’opération « Bouger moins, bouger mieux » du LMI.

Bip Pop, une application de mobilité inversée

Il s’agit d’un service d’aide au maintien à domicile des personnes empêchées (séniors, personnes blessées ou accidentées …). Il permet d’interagir avec ses proches et les commerçants de proximité via une application web et mobile proposant la livraison collaborative de courses.

Covoit ici, le covoiturage rural

C’est le premier service public de covoiturage du quotidien qui offre un nouveau moyen de transport local, flexible et économique pour les territoires péri-urbains et ruraux grâce à des stations de covoiturage connectées.

Iwheelshare, le réseau des bons plans

Il s’agit d’une application mobile participative qui permet aux personnes en situation de handicap de partager leurs expériences du quotidien et de cartographier les lieux et évènements adaptés ou non.

Tout au long de la journée, une liste de propositions a été formulée pour compléter l’offre des transports publics et des start-up :

Renforcer l’apprentissage de la mobilité dès l’école ;
Simplifier et coordonner les aides à la mobilité car leur multitude et la communication existante posent problème ;
Faciliter la coopération entre les acteurs du transport, de l’insertion sociale et de l’ESS ;
Intégrer aux politiques de transport un volet mobilité inclusive.

 

Les nouvelles offres de mobilité et la fracture territoriale

Léa Mazloff, Directrice « Veille & Analyses stratégiques » du cabinet Chronos, est intervenue ensuite pour présenter une étude sur les nouvelles formes de mobilité. Il est fort de constater que les mobilités émergentes se concentrent dans les grandes zones urbaines tandis que la voiture reste dominante dans le péri-urbain et le rural. Ainsi 73% des Français utilisent leur voiture au quotidien en zone rurale contre seulement 10% à Paris.

 

Le nouveau rôle des régions dans l’organisation de la mobilité

La mobilité met en lumière ce problème de « territoire ». Le cadre juridique et règlementaire pour accompagner ce chantier mobilité reste à construire. Les nouvelles mesures, et précisément la loi NOTRE, modifie le paysage institutionnel. Pour Marylise Lebranchu, ancienne Ministre de Réforme de l’État, de la Décentralisation et de la Fonction publique porteuse de cette loi, le volet transport est encore inachevé car il faut penser le schéma régional et la place de la région comme autorité de l’action commune (acteurs publics et privés, intercommunalités).

 

Comment financer la mobilité inclusive ?

Si l’entretien des routes est coûteux, celui de nouvelles infrastructures de transport l’est encore plus. Il faudra donc chercher à optimiser l’existant par de nouveaux usages. Certes il y aura besoin d’infrastructures, pour développer l’usage du vélo par exemple, mais cet investissement trouvera une rentabilité financière en améliorant le quotidien des français. Cela permettra à la fois d’économiser sur les frais publics liés à l’inactivité professionnelle et sur les coûts de santé (manque d’activité physique, maladies respiratoires…).

 

Et demain ?

Pour Florence Gilbert « il y a encore beaucoup d’étapes à franchir pour que personne ne se retrouve en situation de mobilité subie et pour trouver un modèle économique pérenne. Il faudra marteler qu’aujourd’hui 20% de la population active sont en situation d’immobilité, renforcer l’apprentissage de la mobilité, fédérer les offres des territoires et donner l’accès à l’information ». Ce sera grâce à tous ces efforts conjugués que « la mobilité sera accessible à tous ».